Nos impressions de voyage
dans les Emirats Arabes Unis
(UAE) - 1999

Préambule : même si je vérifie l'exactitude des informations présentes dans mes récits, ceux-ci reflètent notre vécu, nos sensations personnelles lors de notre voyage, au moment où nous l'avons effectué. Ils ne peuvent en aucun cas être tenus pour des vérités universelles !
D'autre part, il est bien évident que la vision d'un voyageur de 10 jours ne sera pas la même que celle d'un expatrié de plusieurs années. Au risque de vous décevoir, je ne pas dire grand chose de plus que ce qui est déjà écrit sur ce site. Inutile donc de m'écrire pour me demander des adresses, des contacts ou de l'aide que je ne peux vous donner.

Le visa

[en février 1999] Pour être autorisé à pénétrer sur le territoire des Emirats Arabes Unis, il faut obtenir un visa. Une des solutions est de se faire sponsoriser par un hôtel. Nous avons donc contacté quelques hotels (aux prix abordables) par fax. Un seul a accepté d'effectuer les formalités pour l'obtention de nos visas : le City Inn Hotel.


En plein centre ville, la piscine du City Inn Hotel est assez petite, mais cela est suffisant pour se raffraichir de la chaleur ambiante.

Arrivés sur place, une fois rassurés de trouver nos visas disponibles, nous avons compris que l'hôtel était responsable de nous, depuis l'accueil à l'aéroport jusqu'à l'accompagnement pour le vol du retour. Le problème c'est que nous n'avions prévu de n'y passer que 2 nuits (nous les avions pourtant prévenus par fax). Leur proposition était de revenir passer la dernière nuit chez eux et de leur céder nos passeports "en gage". En discutant encore un peu, nous avons même réussi à emporter un passeport avec nous. En effet, l'idée de voyager une semaine dans les différents émirats sans pièce d'identité nous effrayait un peu. Déjà le premier jour, alors que l'hôtel détenait nos deux passeports, nous avons voulu changer de l'argent et il fallait une pièce d'identité. Que faire ? Heureusement mon permis de conduire a suffi.

Notre voyage s'est passé sans encombre. Au retour, l'hôtel s'est chargé de nous trouver un taxi pour l'aéroport en réglant la course d'avance.



Peu de photos

Contrairement à d'autres voyages, nous vous présentons relativement peu de photos de ce voyage. La raison principale est que les émirats, mêmes s'ils sont les plus "libéraux" des pays de la péninsules, ils n'en restent pas moins profondément islamistes. En particulier, nous n'avons pas voulu prendre le risque d'avoir une femme dans les parages quand nous prenions une photo. Sortis de Dubai, nous n'avons pas rencontrés d'autres touristes : nous nous sentions vraiment "étrangers" et étranges. Nous ne voulions pas avoir de problèmes et nous respectons leurs traditions. Pour une fois, nos appareils photo sont restés le plus souvent sagement rangés dans nos sacs.


Télécartes

Peu de photos ... mais de nombreuses télécartes !

Nulle part ailleurs, nous avions vu autant de cabines téléphoniques dans les rues : tous les 10 mètres il y en a au moins une (bon, d'accord j'exagère un peu, disons 50 ou 100 mètres). Comme les gens laissent les télécartes usagées sur place, cela a fait le bonheur de notre fille qui les collectionne. En une semaine, elle en a bien ramassé 200 (la plupart en double).

Quelques télécartes des UAE.

 
Télécartes d'Oman.



Restaurants
 

Du fait du grand nombre de personnes immigrées dans les émirats (la ville de Dubai est composée de 90% d'immigrés), les restaurants reflètent cette population. Ce ne sont pas des restaurants pour touristes, mais bien destinés à la population locale.
Nous en avons donc profité pour découvrir les cuisines d'orient, parfois avec un "cérémonial" tout à fait inatendu : je me souviens d'un repas indien à Dubai, du genre libre service, où nous avons brillé de maladresse pour nous servir (et consommer).
En particulier, la cuisine libanaise nous a beaucoup plu et nous avons renouvelé l'expérience plusieurs fois. Les plats y sont très parfumés, relevés d'épices comme la girofle ou la cannelle.

Les restaurants sont très souvent aménagés avec une "family room" séparée du reste du restaurant (réservé aux hommes). Nous avons appris que c'est dans la "family room" qu'il convient de s'installer dès que le groupe comporte femme et/ou enfant. Il convient aussi de ne pas regarder les femmes des autres.




Hommes / femmes
 

Il me paraît impossible de ne pas parler du "sort" des femmes dans les UAE.

L'habillement
En tant que voyageuses, nous ne sommes pas obligées de nous couvrir la tête (comme en Arabie Saoudite). J'apprécie. Mais je désaprouve la tenue de certaines femmes touristes que nous avons croisées, qui était carrément de la provocation. J'estime que même si on ne partage pas les croyances du pays visité, il y a un minimum de respect.
Cela dit, même en essayant de passer la plus "inaperçue" possible, on ressent le regard des hommes. Notre fille, alors âgée de 11 ans, était particulièrement dévisagée. Comme très souvent, nous partons pour découvrir, mais c'est nous qui sommes observés...

Femmes voilées
Dans les villes des UAE, la plupart des femmes sont "voilées". Suivant les pays, ce mot ne se traduit pas par les mêmes habitudes vestimentaires.
Il y a les femmes qui se contentent de se couvrir la tête (en se cachant les cheveux). Il y a celles qui portent en plus un ensemble très ample par dessus leurs vêtements.


Masque porté sous le voile.
Ce que nous avons très souvent rencontré dans les émirats est une draperie noire de la tête au pied (gutra). Même les yeux sont dissimulés derrière un voile noir plus fin. Ce voile est quelque peu éloigné du visage par une sorte de masque rigide (qui semble être en métal).
Nous avons assisté à une scène que nous n'oublierons pas : à Dubai, deux jeunes femmes qui sortaient ensemble paraissaient bien "s'amuser" malgré leurs vêtements traditionnels. Elles sont rentrées au Mac Donald où nous étions nous aussi et sont venues dans la "family room". C'est ainsi que nous les avons vu consommer leur hamburger : d'une main elles soulevaient leur masque et voile et de l'autre elles "engouffraient" l'hamburger. Il y avait un tel contraste dans leur acoutrement et dans le produit consommé que nous en sommes restés interloqués. Nous nous sommes juste dit "ça vaudrait une photo", mais nous n'avons pas osé...
Les hommes locaux eux (je veux dire les Arabes des émirats), portent la robe blanche (dish-dash).

Leçon de conduite
Dans les émirats, les femmes ont le droit de conduire (elles se découvrent quand même le visage en ne gardant qu'un voile "partiel"). Nous avons constaté que ce sont des femmes qui donnent des leçons de conduite aux femmes.

Harem
De toute évidence la monogamie n'est pas obligatoire dans les émirats.
Une fois, en nous reposant devant un super marché, nous avons vu un homme suivi de 6 femmes* toutes de noir vêtues à la queue leu leu derrière lui (les femmes doivent marcher en arrière de l'homme), avec autant d'enfants de tous âges. Tout le harem est rentré dans le super marché.
Ce fut l'occasion d'une "leçon sur le vif" pour expliquer à nos enfants la pratique de la polygamie.
* Comme on me l'a fait remarquer ultérieurement, l'islam interdit d'avoir plus de 4 femmes, par conséquent, certaines de ces 6 femmes devaient être des filles plutôt que des épouses (mais comment distinguer l'une de l'autre habillée de la gutra ?).

Le rôle de l'homme
D'ordinaire, Jean-Philippe préférait nettement me laisser prendre la parole pour demander son chemin, s'enquérir du prix d'un hôtel ou négocier une course en taxi (surtout si on doit s'exprimer dans une langue étrangère comme l'Anglais). Dans les émirats, nous avons très vite compris que les demandes formulées par une femme passaient mal. Il a donc dû rempli son rôle d'homme à fond et intervenir lui-même dans toutes les circonstances.
A part ça, nos rapports avec les personnes avec qui nous avions à faire ont toujours été très bons. Les négociations de prix relativement faciles. Nous n'avions pas la crainte d'être "roulés" : une fois un prix fixé, il était tenu et respecté, tant par les Arabes des émirats que par les immigrés (originaire d'Iran ou d'ailleurs). Nous gardons dans notre coeur le souvenir de personnes honnêtes.


 

Les taxis

Courtes et longues distances
Nous avons quelques fois emprunté le bus, mais la plupart du temps le taxi s'est avéré être le meilleur moyen de transport. En général, il existe 2 types de taxis : les taxis courtes distances (pour rester dans la ville et alentours) et les taxis longues distances (pour changer d'émirat). Les stations sont différentes. Il faut parfois emprunter un premier taxi (courtes distances) qui nous emmène à la station appropriée.
A Fujairah, nous avions repéré que la station de taxis longues distances était en dehors de la ville, aussi nous fûmes surpris quand le taxi courte distance nous a emmené à un tout autre endroit. Il y avait effectivement des chauffeurs prêts à nous transporter à Al Ain, mais nous avons exigé d'aller à la station "officielle". Le chauffeur est devenu furieux et sa conduite a totalement changé. Arrivés quand même à la station longues distances, on nous a fait rentrer dans une guérite pour "attendre". J'ai vu notre chauffeur donner de l'argent à un chauffeur longue distance qui était là pour qu'il renonce à nous !
Nous étions un peu perturbés. Il y avait quelque chose qui clochait, mais quoi ? En discutant entre nous, nous avons conclu que l'habit des chauffeurs était certainement la clé du mystère : les arabes portent la robe blanche, d'autres une tunique mi longue grise, d'autres une tenue différente encore. Ce que nous avons compris c'est qu'il y a des "clans'. Si on prend un taxi conduit par un arabe, il nous transportera vers un compatriote. Cette fois-ci, nous avions pris, sans le savoir, un taxi conduit par un iranien, il ne voulait pas refiler ses clients à un autre peuple. La station officielle était plutôt fréquentée par les chauffeurs arabes. Notre "camoufflage" dans la guérite a servi à attendre qu'un autre chauffeur iranien (donc un compatriote) arrive.
Nous n'avions pas de préférence sur la nationalité du chauffeur. Nous souhaitions simplement ne pas nous faire rouler en partant d'une station "pirate". C'est donc un chauffeur iranien qui nous a emmenés à destination. Des objets religieux décoraient l'intérieur de sa voiture, ainsi qu'une photo de famille (femme et enfants). C'est en demandant au chauffeur si c'était là sa famille, qu'il nous a dit qu'il était iranien. Il portait la même tenue que le premier chauffeur... Je reste persuadée que nous sommes passés à côté de beaucoup de choses qui nous ont échappé.

Avec ou sans compteur ?
Une fois à Al Ain, c'est toujours la "guerre" entre les taxis des émirats et les taxis d'Oman. Les premiers ont un compteur, les autres facturent à la tête du client. Nous préférons prendre un taxi avec compteur, mais nous mettons du temps à savoir lesquels ont une bande verte et lesquels une bande marron (en plus, ce ne sont pas des couleurs pour un daltonien qui ne voit pas la différence).
On est vite repéré quand on cherche un taxi, mais ce n'est jamais le bon qui s'arrête. Après plusieurs refus, nous trouvons quand même un taxi avec compteur, donc un taxi des émirats, pour aller à Buraimi (Oman) !

Taxi collectif
Pour rentrer de Al Ain à Dubai, nous avons pris un taxi collectif (le coût est moins élevé). On va à la station derrière la Grande Mosquée, on négocie le prix (ils sont contents quand on arrive à 4 d'un coup) et on attend que le taxi se remplisse (jusqu'à 7 ou 8 passagers). On ne choisit pas sa place : les femmes et les enfants dans le fond. Je voyais Jean-Philippe mal à l'aise devant moi, la tête génée par le plafond de la "Peugeot".
Au début du parcours, nous apercevons des puits de forage de pétrole (strictement interdit de photographier).
Deux heures de route et nous serons de retour à Dubai.


 
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& AUTEURS : Chantal et Jean-Philippe Date de mise à jour : 21 novembre 2004 RETOUR ACCUEIL Page précédente  Sommaire Emirats