En parcourant les Grasslands

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Date de mise à jour : 6 juin 2001


Camp N° 1 (première crevaison)
 
Après avoir visité Huanglong et Jiuzhaigou, le bus continue son circuit en traversant un haut plateau désertique où des étendues heubeuses s'étalent à perte de vue. Seuls les points noirs formés par les yacks rompent cette monotonie.
Nous sommes dans la réserve Aba, localisée sur les "marches" de l'Himalaya, un vaste territoire qui relie la province du Tibet et celle de la Mongolie. C'est là que les Tibétains (nomades) viennent faire paître leurs troupeaux.


En traversant un village, un bruit bien caractéristique nous convaint que notre bus a un pneu crevé. Pourtant, il continuera son chemin jusqu'à un prochain campement pour faire réparer.

En attendant la réparation, nous pénétrons dans la tente commune (à gauche : les lits, au fond : la cuisine, à droite : la salle à manger) où nous pouvons déguster un délicieux repas. On peut aussi louer un cheval.

Chaque famille vit dans une tente. Le campement est composé de trois ou quatre tentes. L'étoffe rouge au sol est une coiffe de femme. En effet, les femmes qui la portent sont repérables de très loin.

L'ouverture aménagée dans le toit permet à la fumée de s'évacuer. Remarquer sur la gauche une palissade : des toilettes, un luxe dans cette région ! Un côté homme et un côté femme.

Toilettes du campement.
Comme presque partout (en tout cas dans le Sichuan), les toilettes sont communes : on entre donc à plusieurs là dedans. Mais ici, elles sont un peu plus "sportives" dans la mesure où il faut bien viser où on pose les pieds (la fosse est juste en dessous)... 

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Camp N° 2
 
Nous commencions à avoir faim, ce nouveau campement est le bienvenu. A nouveau, nous pouvons déjeuner dans la tente commune. Pour ceux qui ont apporté leur bol de pâtes désydratées, de l'eau bouillante est servie gratuitement (comme partout en Chine d'ailleurs).

Là encore les Tibétains nous persuadent de louer un cheval, mais cette fois-ci l'homme part avec notre fils sur sa monture. Nous les voyons s'éloigner dans cette immensité pour ne devenir qu'un point à l'horizon... Grand serrement au coeur : et s'il ne revenait pas ?
Mais si, l'homme à la dent en or revient avec notre enfant ravi de la ballade. Il a besoin de tels moments de détente pour compenser les longues heures de bus.


Yacks attelés près du campement.

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Camp N° 3
 
En approchant cette tente solitaire (de couleur noire cette fois-ci), la guide a pris la parole. Mes rudiments de chinois ne me permettent pas de comprendre son discours, mais cela ressemble à une liste de recommandations.
En observant ce qui se passe, nous comprenons qu'ici, on ne déjeune pas, on n'entre pas dans la tente, on ne communique pas avec les habitants, on regarde seulement.

Cette photo en dit long.
L'enfant habillé en jean est un garçon du bus (un Chinois Han). Les fillettes Tibétaines, elles, vivent dans ce décor sans fin, au milieu des yacks, sans confort aucun. Elles ne comprennent pas le mandarin. Presque craintives, elles témoignent une curiosité muette à notre présence.

Dès l'arrêt du bus, nous avons vu sortir de la tente cette fillette haute comme trois pommes. Elle s'approchait du bus en portant tant bien que mal un bébé. A mi-chemin, elle s'est assise avec "son" bébé pour nous regarder. Le bébé n'a que le haut du corps vétu (et pourtant, il ne fait pas chaud sur ce haut plateau). Toutes les deux, elles ont les pieds nus. Cela fait 5 filles à vivre dans la tente (la politique de contrôle des naissances ne s'appliquent pas aux "minorités").

Si notre voyage devait se résumer à une seule photo, ce serait celle-ci.
Ce regard m'a fait ressentir une émotion indescriptible. 
Un peu de moi-même est resté là-bas, je crois ...

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Arrêt imprévu (deuxième crevaison)
 
La guide donnait de temps en temps des informations sur les lieux traversés (la grande marche de Mao, les différentes sépultures des Tibétains ...) mais  je ne comprenais presque rien. Nos compagnons de voyage, qui ne parlaient aussi que chinois, nous en faisaient parfois un petit résumé avec des mots faciles. La route paraissait longue malgré tout.
A plusieurs reprises, nous avions aperçu des stupas dans des villages. Voyant qu'on ne s'arrêtait pas, je demandais à la guide si c'était possible : non ce n'était pas prévu. Et nous continuons notre route en les regardant à regret depuis le bus.

Nous venions juste de longer une rangée de stupas qu'à nouveau le bruit d'une crevaison se fait entendre. On s'arrête pour réparer. Nous nous regardons tous les deux, heureux de cet arrêt forcé, à cet endroit. A ma demande, la guide nous donne l'autorisation de nous approcher du lieu de culte (mais pas trop) et surtout, il faut être très rapide. Cela nous suffit !
Tous les autres voyageurs sont restés près du bus sans bouger.
Dans ce paysage où le temps semble s'être arrêté, l'antenne parabolique (derrière le mur) nous ramène au temps présent.
Une fillette passe, je lui demande l'autorisation de la prendre en photo.

Sur une colline voisine, un stupa solitaire se dresse, entouré de bannières décolorées par le temps (sur la droite de la photo).
Ces champs de bannières se rencontrent fréquemment dans cette région.


Traditionnellement, les Tibétains portent des manches trop longues et ne se couvrent que l'épaule gauche.

Enfant pauvrement vétu et sans chaussures


Traite des yacks le long de la route.
La femme debout est pied nu et tient une queue de yack dans la main.


D'un côté de la route : une cahute en mottes de terre d'où s'échappe de la fumée.

De l'autre côté : un village.
Et toujours les yacks à perte de vue.

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Sur le chemin du retour
 
Dans la ville de Hongyuan où nous avons passé une nuit, nous nous étonnons devant les billards de rue.
Je me souviens y avoir dégusté de délicieuses pattes de poulet ...
C'est là aussi que nous apprenons que les bouteilles d'eau minérale achetées dans une boutique peuvent avoir été remplies à la seringue (avec une eau douteuse). Maintenant, nous savons pourquoi nos compagons de voyage retournaient les bouteilles sous toutes les coutures avant de les acheter. Dorénavant, nous ferons comme eux. Pendant cette semaine passée ensemble, nous avons beaucoup appris d'eux.


Sur le chemin du retour, nous traversons un village de montagne où nos compagnons de voyage font provision de viande de boeuf séchée et de purée de piment.

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& AUTEURS : Chantal et Jean-Philippe RETOUR ASIE Page précédente Retour sommaire Page suivante